Wilhelm Gimmi | 1932
Huile sur toile | 46 x 38 cm
Période parisienne (1908-1940)
Personnages
Inventaire 12-GIM-0021 | Fondation Wilhelm Gimmi
Photo : Julien Gremaud, Vevey
Wilhelm Gimmi n’est pas un peintre d’actualité. Ses intérêts le portent vers les sujets de la vie de tous les jours, les gestes quotidiens, qu’il dépouille de tout ce qu’ils ont d’anecdotique pour les révéler dans une simplicité toute empreinte d’universalité. Le sujet n’a en lui-même pas d’importance : il n’est que prétexte pour laisser s’exprimer la poésie, l’intimité issue de la profondeur des choses.
Laurence Rippstein, Catalogue de l’exposition p. 53-54
Composition:
Figure plein centre et pleine hauteur, superposée à un fond signifiant discrètement le contexte du personnage par quelques indications de perspective et une reprise des lignes angulaires de sa posture : les diagonales des branches de l’arbre sans feuilles, la ligne de fuite des bâtiments. Une construction solide qui souligne l’impression à la fois de solitude et de familiarité entre cette femme et cet espace urbain dépouillé.
Technique:
A partir de 1917, Gimmi, lassé de faire de l’après Matisse ou Picasso, nourrit l’ambition d’engager son œuvre dans une voie personnelle qui échapperait aux modes et aux manières. Dans ses peintures, cette intention se traduit par des formes simples, sans maniérisme […]
Laurence Rippstein, Catalogue de l’exposition p. 53-54
Palette:
Deux gammes de tons grisés : violets et beiges en subtile complémentarité, qui unissent en un tout organique le personnage et son contexte
Période:
Pendant les quatre ans de guerre, il reste tapi avec sa palette et ses modèles, dans le vaste atelier aux baies vitrées, une pièce toute imbibée de lumière amicale et de placide philosophie. C’est un vrai coin stratégique d’où il assiste à la promenade des bourgeois et des commères (il explique tout ça dans un très beau tableau : « Pont de Marie »).
Nesto Jacometti, Catalogue de l’exposition p. 76
Courant artistique:
Je vois bien que tout le monde est cézannien, que tout le monde fait du modernisme (Salon d’Automne) mieux que Picasso, Matisse et Renoir, mais je ne veux pas faire comme tout le monde et je suis certainement plus moderne en évitant les pastiches. Le passage par Cézanne était nécessaire – je ne nie pas les influences, au contraire, ce sont des influences digérées – mais je n’ai jamais cherché à me créer une manière habile et facile, au contraire. Il faut renoncer à beaucoup de choses si l’on veut créer quelque chose de durable, car faire plus habile que Matisse sera passé de mode d’ici quelques années. Attendons. Croyez-moi j’ai beaucoup vu, beaucoup observé et je peux dire sans prétention que je connais la peinture moderne dans toutes ses manifestations.
Wilhelm Gimmi, Lettre au galeriste Zurichois Tanner, 1918
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