Italo De Grandi | Non daté
Tempera de sepia sur papier | 48 x 68 cm
Période 1985-1988 : Réminiscences et fantaisie
Imaginaire | Paysage | Personnages
Inventaire IDG-685 | Collection privée
Photo L’Atelier De Grandi
“Les émergences incontrôlées de l’imagination le rebutaient franchement, quand elles aboutissaient à ce qu’il n’est plus possible de vivre. En revanche, aussitôt que la spontanéité imaginative valait à un peintre – son frère Vincent, d’autres encore – le don d’étonner la nature, d’en mettre au large les schémas répétitifs, d’en recomposer les potentialités autour des bonheurs humains, il en admirait et célébrait le pouvoir libérateur.
Italo De Grandi y a formellement recouru dans ses derniers lavis. Voulait-il insister ? Quoi qu’il en soit, les formes imaginées – souvent superposées – l’emportent sur la structure habituelle des paysages, telles des messages de tenace espérance.”
Gilbert Vincent, Catalogue de l’exposition p. 110
Composition:
Italo superpose ici trois plans distincts en équilibre : le premier plan totalement occupé par une structure architecturale ancienne de style hybride, consensuel – représentant un certain ordre nécessaire à la société; le deuxième plan parcouru justement par ladite société, mais dont les membres, calmes et sociables, ne passent pas à l’intérieur de cette architecture, signifiant ainsi qu’ils n’ont pas besoin de s’y plier littéralement puisqu’ils en ont intériorisée les principes ordonnés de bienséance et de tolérance; le troisième plan est celui de la nature, ici représentée comme l’Alma Mater, la terre nourricière, sans le respect de laquelle cette société ne dure pas.
Seule infraction à cette scène: l’ULM, libre de toute contrainte, survolant ce monde bien ordonné.
Technique:
Il s’agit ici de Tempera à l’eau : les pigments d’une couleur unique – ici un brun “terre d’ombre naturelle” – sont ajouté à de l’eau, constituant une base d’aquarelle monochrome.
Palette:
Bien qu’il s’agisse d’une tempéra monochrome, différents degrés de dilution dans l’eau et diverses phases de séchage et de superposition permettent au peintre de créer ici un éclairage idéal, sans heure ni saison.
Lumière:
Une lumière globale comprend un éclairage quasi multidirectionnel, presque sans ombres. Dans cette composition imaginaire, la finesse des contraste entre ombres et lumière contribue fortement à la sérénité de la scène.
Période:
Dans le creuset de sa quête au sein du réel, Italo renoue avec l’imaginaire de sa jeunesse en utilisant le lavis souvent de grand format : autant de scènes dont il s’amuse avec tendresse et nostalgie.
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