Vernissage 5 septembre 2017
Ptotographie : A. Jones
Engagés par le peintre Jean Lurçat pour l'exposition universelle de 1937, Italo et Vincent côtoient le bouillonnement culturel et politique de l'époque, sans toutefois suivre les courants modernistes aliénant la forme et la couleur.
De retour en Suisse, ils intégrent leur perception de l'impressionisme et du surréalisme dans une peinture suggestive, équilibrée et généreuse, profondément ancrée dans la Renaissance italienne.
Le jeu accentué de certaines perspectives
quelques tentations surréalistes
et une façon subtile d'isoler objets et figures
dans un espace largement ouvert sur l'infini
donne à ces compositions une tournure allégorique
et un pouvoir d'évocation d'une haute efficacité spirituelle
Nous sommes sans le moindre doute en Italie
et dans un climat mental étrangement prenant
évoquant l'un des plus passionnants mouvements
de l'art italien moderne : la peinture métaphysique
George Peillex
La déchirure de la guerre a changé le monde et mis en question ses sociétés et leur culture : Italo fonde une famille. Il la nourrit en continuant à dessiner et à créer, et installe avec son frère un atelier de graphisme et de sérigraphie.
Mais à peine en vacance il reprend d'un jour à l'autre son filon de peintre et le bonheur de retrouver ses pinceaux.
Avec l’indépendance acquise pour leurs enfants, Italo et Vincent quittent les arts graphiques et la sérigraphie, et s’épanouissent dans la création plastique.
Vincent exprime son imaginaire par la peinture à l'huile et le dessin, exclusivement en atelier.
Italo, toujours sur le sujet, poursuit sa contemplation du paysage, et va de la peinture à l’huile au lavis en passant par l’aquarelle, la tempera, le fusain, le crayon ou la sanguine et sculpte le fer battu.
Rien ici existe réellement
Vincent musarde, flaire, fait des rencontres,
se remplit d'images
Revenu à son atelier, il distille ses perceptions
en des compositions restituant l'atmosphère d'une scène,
son désir d'harmonie, sa vénération de la beauté,
son goût pour toute chair,
ses fantasmes parfois abandonniques
ou ses rêves tantôt cocasses tantôt énigmatiques
Il y a des peintres qui créent la lumière
et la lumière sans cesse les porte
quoi qu'ils accomplissent ou qu'ils pensent
Une grâce lumineuse sans hâte,
une patience à l'instant transparent,
une sorte de lumière avec les êtres (...)
L'hostilité du monde a cédé,
la laideur, la petitesse n'existent pas
Jacques Chessex
Dans le creuset de sa quête au sein du réel, Italo renoue avec l’imaginaire de sa jeunesse en utilisant le lavis ou la tempera.
Autant de scènes dont il s’amuse avec une tendresse parfois espiègle.
Quant à Vincent, il poursuit l'expression subtile et décalée de son imagination prolifique, par la peinture à l'huile et le dessin.