Italo De Grandi | Non daté
Huile sur toile | 128 x 222 cm
Période 1929-1939 : Élans juvéniles
Imaginaire | Paysage | Personnages
Inventaire IDG_929 | Collection privée
Photo L’Atelier De Grandi
Composition:
Les figures centrales au premier plan sont superposées aux collines au second plan.
L’horizon placé très bas magnifie les personnages en les projetant haut dans le ciel.
Technique:
“Italo De Grandi démontre une indéniable virtuosité technique. Celle-ci est si évidente, si consubstantielle à sa démarche esthétique qu’elle fait émerger la Peinture et les Beaux-Arts comme de véritables personnages principaux de cette œuvre.”
George Field: Catalogue de l’exposition p. 67
Palette:
Le franc contraste entre les couleurs terriennes et les tons aériens renforce l’assise des personnages dans un environnement idéalisé. La touche en hachures et aplats distincts, adjacents ou superposés accentue encore ce contraste, à la manière d’un Staccato en musique.
Lumière:
Une lumière globale comprend un éclairage quasi multidirectionnel, presque sans ombres. Dans ce portrait imaginaire, tout est visible au grand jour. Le mystère ne réside pas dans les zones d’ombre ni le flou des formes : il émane de cette lumière aussi globale qu’englobante.
Période:
La main sûre et la vie devant soi ouvrent toutes les perspectives vivifiées par l’avènement de courants artistiques novateurs. C’est le temps de la liberté et de l’audace. Portraits en pied, allégories teintées de symbolisme et de futurisme, mettant en scène des personnages réfléchis, voire extatiques, célébrant la nature cultivée, l’amitié et la famille, dans une sorte de mystique de l’immanence.
Courant artistique:
Confrontés, en particulier lors de leur séjour à paris, au surréalisme et autres mises en question de la forme et de la couleur, Italo, comme Vincent sur un mode plus onirique, préfère célébrer la réalité du monde plutôt que s’engager dans sa déconstruction au gré des concepts et des esthétiques de la modernité. Bien au contraire, il vénère le réel et tente d’en cerner le mystère par une pratique originale et vertueuse de la peinture, caractéristiques proches de la Nouvelle objectivité, bien que sous des formes délibérément latines, ressurgissant de sa passion pour la Renaissance italienne.
Artistes en relation:
Masaccio pour l’humanité des personnages sans embellissement : ce ne sont ni des aristocrates, ni des magistrats, mais des gens de la terre.
Giorgio De Chirico pour l’immobilisme ambiant et son bain de lumière intemporelle.
Événements historiques:
Les personnage de cette tablée se situe en dehors de ces deux politiques extrêmes : ils s’imposent comme les acteurs unis d’un renouveau, en dehors des gesticulations idéologiques.
Faits de société:
Dans cette période d’extrême insécurité, Italo et Vincent vont opérer un retour aux sources, à leurs sources : l’Italie, sa culture et ses coutumes.
En 1934, ils font un séjour à Florence, où ils absorbent et digèrent tout le foisonnement artistique de la Renaissance, profondément. Cet acquis retrouvé va leur permettre, une fois de retour dans le contexte artistique réactionnaire romand, de créer une peinture originale et moderne, bien que plutôt figurative, échappant aux sirènes réactionnaires et fascistes, ainsi qu’au repli protectionniste autour des valeurs du terroir vaudois, par exemple en présentant ici un vignoble en parchets similaires au Lavaux, mais sous forme de collines piémontaises, baignées de lumière méditerranéenne.
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