Casimir Reymond | non daté
Huile sur jute | 45 x 34 cm
Période de la Grenette
Portrait
Inventaire CR-200 | Fondation Casimir Reymond
Photo : François De Grandi
Bien que non daté, on devine dans cet autoportrait un Casimir jeune, en plein questionnement existentiel, soucieux de ce qu’il veut devenir. Il est sans doute encore élève à l’École des Beaux-arts de Genève, mais déjà en préparation de sa grande exposition de 1913 à la Grenette à Lausanne, où, tout juste âgé de vingt ans, il révèlera au public plus de cent quatre-vingts œuvres, rencontrant succès et reconnaissance de la critique de l’époque.
Composition:
Le cadrage classique révèle par contre un visage non pas de trois quart mais presque complètement de face : cette position aplatit les volumes respectifs des traits. Casimir relève vigoureusement ce défi en appliquant ce qu’il a retenu, notamment par son maître Eugène Gilliard, de l’exemple de Ferdinand Hodler, à savoir, la construction précise et quasi architecturale de toute figure, plans successifs en superposition continue du premier (le bout du nez) au dernier (le bord des oreilles, du cou, des épaules), allant du net au flou à la manière d’une profondeur de champ en photographie, imposant ainsi la force de son regard empli d’une inquiète passion.
Technique:
On sent une technique de l’huile bien apprise en terme de coloration, mais pas encore personnelle dans la touche.
Palette:
“Le genre du portrait, tel qu’abordé par Casimir Reymond, n’échappe pas à l’hodlérisation en vogue dans les années 1910. Outre les similitudes dans le cadrage assez étroit du visage, il y reprend de manière fréquente les tonalités verdâtres systématisées par Hodler dans ce type de représentations. Il les associe volontiers à des couleurs plus vives, parfois en violent contraste les unes avec les autres, afin de marquer plus profondément les ombres ou les creux.”
Philippe Clerc, Catalogue de l’exposition p. 164
Période:
“Entré à l’Ecole normale à l’instigation de sa mère, qui souhaitait en faire un instituteur pour lui assurer la sécurité de l’emploi, il la quitte au bout d’un an pour suivre l’Ecole des Beaux-Arts de Genève, de 1909 à 1913. Il a la chance d’y bénéficier des cours du « père Gilliard », ouvert sur l’art d’avant-garde, qui fait découvrir à ses étudiants l’œuvre de Van Gogh, de Gauguin et surtout de Cézanne […].”
Edith Carey, Calatogue de l’exposition p. 23
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